Kobe Bryant est un symbole de dévouement et d’excellence qui durant sa carrière s’est astreint à une routine d’entraînement impitoyable et une exigence de tous les instants. Cet article décrypte les habitudes en matière d’entraînement de Kobe Bryant et les secrets de sa préparation. 

Concernant Kobe Bryant il serait hasardeux d’établir une routine avec une journée type, car cela variait en fonction de la période de l’année (avant saison, saison régulière, play-offs) et car son entraînement a évolué au cours de sa carrière.

Mais l’essentiel n’est pas là. Ce qu’il faut retenir ce sont les grands principes de l’entraînement du joueur des Lakers, et en toile de fond, l’élément le plus important, son obsession pour le travail et pour la réussite. Dans la vie de Kobe Bryant tout ce qu’il fait est tourné vers la performance, et c’est ce que nous allons découvrir au cours de cet article.

Sommaire

  1. En faire plus que les autres
  2. l’entraînement physique
  3. L’entraînement basket
  4. Mental
  5. Analyse du jeu
  6. Récupération
  7. Autres voies / Questions aux grands champions

Entraînement de Kobe Bryant : travailler plus que les autres

« Il n’y a pas de raccourcis vers la réussite. Si vous voulez être le meilleur, vous devez être prêt à travailler plus dur que tous les autres. » – Kobe Bryant

Il est connu que Kobe Bryant s’entraînait plus que les autres et ses sessions nocturnes sont devenues légendaires. Pour cela il se levait aux aurores pour bénéficier d’un entraînement supplémentaire le matin, et il ajoutait également, lorsque c’était possible, des séances d’entraînement le soir.

Ces efforts étaient soutenus par une régularité sans faille. Que ce soit un lendemain de défaite, après une victoire ou même suite à un repas détendu, comme en témoigne son ancien coéquipier et ami Paul Gasol : “J’étais assis à côté de lui et, au moment de partir, il m’a proposé d’aller à la salle de gym. Je savais déjà qu’il avait l’habitude de travailler en dehors des entraînements traditionnels, mais, cette fois-là, ça m’a estomaqué. Après ce repas très détendu, tout le monde ne pensait qu’à aller se coucher, sauf Kobe : son esprit lui répétait de se préparer encore et toujours pour la suite de la compétition.”

Il répétait souvent à ses partenaires des Lakers : “Si vous voulez être meilleurs, alors préparez-vous sans relâche, encore et encore.”

Cette routine était épuisante et pénible au quotidien. Elle entamait également son énergie, mais il continuait de la suivre toute l’année car il savait qu’elle le rendait plus fort et mieux préparé que ses adversaires.

L’entraînement physique de Kobe Bryant : du lourd

Kobe Bryant a commencé la musculation lorsqu’il est arrivé en NBA à l’âge de 17 ans. Il a suivi des méthodes d’entraînement basiques avec du travail par groupes musculaires, et des charges lourdes. Pendant la saison régulière ou en été, il effectuait trois séances de 1h30 par semaine. Des séances qu’il décrit comme très intenses : “ (…) quand je dis soulever je parle de lourd, très lourd, du genre qui vous coupe les bras. Et après cela j’allais à la salle pour shooter.” Même si les tendances en matière de préparation physique ont évolué durant sa carrière, il est resté fidèle à sa méthode, partant du principe que : “Si quelque chose a fonctionné avec d’autres champions avant vous et si ça marche pour vous, alors pourquoi changer. Restez fidèle à ce qui fonctionne, même si ce n’est pas à la mode.”

Concernant le cardio, il le travaillait principalement en avant-saison. Son idée était de reproduire l’effort fourni en match, avec des accélérations sur des courtes distances. Il se concentrait sur les temps de récupération (entre deux sprints), qu’il diminuait à mesure qu’il avançait dans sa préparation, pour arriver en fin d’été à des temps de récupération quasi-nuls.

L’entraînement basket : enrichir la palette et gommer les défauts

Kobe Bryant à l'entraînement

Kobe Bryant à l’entraînement

Dès l’enfance, Kobe Bryant a passé des heures à jouer au basket seul, pour enrichir son jeu de nouveaux gestes. Durant sa carrière il a gardé cette habitude d’enrichir sa palette technique dès qu’il le pouvait : “Je voyais une nouveauté, je l’enregistrais, et je la reproduisais avec précision.”

Ses entraînements individuels lui ont également permis de travailler sur ses points faibles. Piètre shooter extérieur en début de carrière, il a travaillé ce point avec acharnement pour devenir en 2005-2006 le meilleur marqueur de la NBA. Kobe Bryant s’est construit un jeu sans lacunes, en cherchant toujours à s’auto-analyser et à transformer ses défauts en qualités.

Lors des entraînements collectifs, il exigeait une intensité maximale de la part de ses partenaires et de l’entraîneur. “Il voulait savoir ce que vous aviez dans le ventre, savoir si vous pouviez l’aider à gagner. C’était aussi simple que cela.” explique Paul Gasol.

Le mental : concentration et attitude juste

Pour améliorer sa concentration, Kobe Bryant a suivi les célèbres séances de yoga collectives de Phil Jackson, mais comme pour tous les autres aspects il a également fourni un travail personnel. Il nous explique comment : “Pour saisir le moindre détail de ce qui se passait sur le parquet, je m’exerçais en dehors des matchs et pendant la vie de tous les jours. Dans mes lectures, en cours, à l’entraînement, je ne cessait de travailler ma concentration. J’ai ainsi renforcé ma capacité à rester connecté au présent, à ne pas laisser ma pensée vagabonder.”

L’autre aspect, de sa préparation mentale, c’est de se mettre dans les meilleurs conditions avant le match. Selon Kobe Bryant, il est très important de trouver les conditions mentales appropriées à un match. Pour certaines rencontres il avait besoin de se surmotiver, tandis que pour d’autres il fallait au contraire qu’il se calme. Pour lui, tout tient dans cette prise de conscience.

Analyse du jeu : le sens du détail poussé à l’extrême

Kobe Bryant a poussé la connaissance du jeu et de ses adversaires à un niveau rarement atteint. Durant toute sa carrière, et dès son plus jeune âge, il a visionné des heures et des heures de vidéos pour analyser son jeu, celui de son équipe, de ses adversaires, pour repérer de nouveaux gestes. Il convoquait parfois ses coéquipiers pour leur disséquer des séquences de jeu de leur adversaire, les veilles de match. 

Durant sa carrière, Kobe Bryant a également épluché le manuel des arbitres, ce que très peu de joueurs font. Cela lui a permis de savoir comment les arbitres devaient se placer et il en a tiré profit, puisqu’il savait qu’il pouvait commettre des fautes en se plaçant dans les angles morts.

Récupération : le pouvoir des micro-siestes

Pour pouvoir s’entraîner plus, et profiter de sa famille, Kobe Bryant a délibérément sacrifier son sommeil. Pourtant en dehors des soins classiques (kiné, glace) il a aussi utilisé le pouvoir des micro-siestes. Avant l’entraînement, avant un match, dans le bus ou sur la table de massage, il savait que 15 minutes de sieste pouvait lui redonner l’énergie dont il avait besoin.

En avançant en âge, il a également modifié sa routine d’entraînement en délaissant l’explosivité et en se concentrant sur la récupération et la prévention. Cela lui a permis de rester 20 ans en NBA au plus haut-niveau, se relevant de plusieurs blessures graves, dont une rupture du tendon d’achille en 2003 qui semblait le condamner à mettre un terme à sa carrière.

Mettre à profit toutes les occasions pour progresser

Pour finir il est intéressant de voir comment Kobe Bryant mettait à profit tous les instants de la vie et toutes les opportunités pour progresser, n’hésitant pas parfois à sortir des sentiers battus. 

Il raconte que vers l’âge de 6 ans il n’acceptait pas l’idée que sa main gauche soit faible, et qu’il s’exerçait à se brosser les dents ou à écrire son nom avec.

Plus tard, il a pris l’habitude de beaucoup questionner les anciens champions de basket ou d’autres sports pour en tirer des informations qui pourraient l’aider à devenir meilleur.

C’est là l’essence de la Mamba Mentality : “A l’origine Mamba Mentality n’était qu’un hashtag accrocheur que j’avais lancé sur twitter. Un slogan malin et facilement mémorisable. Mais il a fini par prendre de l’ampleur et par se charger d’une plus grande signification.

La mentalité en question ne se résume pas à chercher le meilleur résultat : il s’agit plutôt de s’intéresser à tout ce qui peut conduire à ce résultat. C’est un voyage vers l’excellence. C’est une méthode, un style de vie. Et je suis persuadé qu’il est primordial d’avoir cette mentalité, quel que soit votre projet de vie.”

Ainsi, c’est avec cette approche que lors de l’année 2000, Kobe Bryant s’est initié aux claquettes. Après une très grosse entorse à la cheville, il a fait des recherches, et il lui est apparu que l’un des meilleurs moyens pour renforcer ses chevilles, tout en conservant de la souplesse et en améliorant sa vitesse de pied, était de pratiquer les claquettes. Il a donc engagé un professeur de danse et cela lui a été bénéfique pour sa rééducation et pour la suite de sa carrière.

Cet article a été écrit en se basant sur le magnifique livre “Kobe Bryant Mamba Mentality – ma façon de jouer”. En conclusion je vous invite à lire ce livre, préfacé par Phil Jackson et Paul Gasol, qui est bien plus qu’un livre sur le basket, mais un véritable voyage à la quête de l’excellence.

Couverture du livre "Kobe Bryant - Mamba Mentality, ma façon de jouer"

Couverture du livre « Kobe Bryant – Mamba Mentality, ma façon de jouer »